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LES SOLILOQUES DE MARIETTE

VENDREDI 11 MARS

Une “bavarderie“ à ne pas manquer : la langue d’Albert Cohen prend vie sur scène, grâce à Anne Danais qui interprète Mariette avec une justesse épatante.

 

Quelle écriture que celle d’Albert Cohen ! Si pleine de vie, de saveur et de sève, si amoureuse des mots voire des personnages qui habitent ses pages… Une écriture somptueuse comme une riche étoffe, toute proche des pensées et des corps. Cette pièce ne met pas en scène Ariane, l’aristocrate Belle du Seigneur, Adrien le morne mari ou Solal, l’amant majuscule. A travers des extraits intacts, elle met en scène Mariette, la bonne, qui s’occupe d’Ariane depuis qu’elle est bébé, et l’aime comme sa fille. Une vie féminine de labeur et d’amour inconditionnel, entièrement dévouée aux autres. Mariette observe et commente, ressasse et soliloque. Elle travaille et surveille Ariane, ses états d’âme et ses amours avec son “trésor“. Elle se tient dans la cuisine, son domaine en la demeure, qu’elle soit à Genève ou sur la côte d’Azur. « Moi j’aime bien discuter quand même je suis seule, ça tient compagnie quand on travaille. »


Anne Danais donne vie au personnage jusque dans les plus infimes détails, dans la façon de s’approprier la langue d’abord, cette musicalité, cette syntaxe ample et déviante, ces mots transformés, cet accent que la comédienne dit avoir emprunté à ses grands-parents maternels, « comme je vous disais de l’ouvrage j’en ai battu », et aussi dans sa façon de bouger, de se tenir et de briller l’argenterie…« Mariette m’a séduite dès la première phrase » dit la comédienne, qui parle d’une « relation passionnée » avec Belle du Seigneur. Cette justesse de l’interprétation, si épatante, dit tout l’amour que la comédienne porte à ce magnifique texte, et avec évidence convainc et emporte le public au point d’en faire un complice amusé et heureux de ses confidences. Des confidences qui ne font qu’effleurer le tragique asphyxiant de la passion amoureuse que vivent Ariane et Solal, dont Mariette subit les conséquences. Anne Quesemand dirige la comédienne avec finesse, dans un décor minimal. Un excellent moment de théâtre, une “bavarderie“ truculente et cocasse ponctuée de chansons des années trente, telle Parlez-moi d’amour…

 

LA CASCADE BOURG ST ANDEOL - 20h30

18€ / 12€ - vente sur place

 

 

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